LEO REYRE
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 DIALOGUES sous influence

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Leo REYRE
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Leo REYRE


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MessageSujet: DIALOGUES sous influence   DIALOGUES sous influence I_icon_minitimeVen 10 Mar - 16:47

Le Président de l’OM
 
A est attablé. Il feuillette France-Football à la recherche d’un article qu’il ne trouve pas.
B arrive et le regarde.
A plie nerveusement le journal et le pose sur la table.
A : C’est toujours pareil !
B : Qu’est-ce qui est toujours pareil ?
A : C’est toujours pareil. Je prends France Football depuis des années parce que j’aime le foot et je ne trouve jamais mon club favori. C’est comme s’il n’existait pas.
B : A ta place je le prendrais plus depuis longtemps.
A : Et si on en parle juste le jour où j’arrête de le prendre ?
B : C’est une improbabilité certaine.
A : Et comment une improbabilité peut être certaine ? Dis-moi.
B : C’est comme à l’euromillion. Tu joues, tu perds. Tu joues, tu perds. Tu joues tu perds. Tu joues, tu perds. Tu joues…
A : Eh ! Ho ! Tu es rayé ?
B : C’est pour te dire que si tu joues encore, tu as de fortes chances de perdre encore…Alors, si tu arrêtes de jouer, tu continues à perdre mais ça ne te coûte plus rien…
A : Tu sais que tu es difficile à suivre ? …Par exemple, quand tu dis : « de fortes chances de perdre », je vois pas le rapport entre chances et perdre…
B : C’est un paradoxe…Un oxymore si tu préfères.
A : Ouais…Je préfère. C’est dans Paris Turf que tu trouves ces mots ?
B : Question de mémoire. Ça date de Maître Capello.
A :…Mon Dieu ! Les jeux de 20 heures ! Toute ma jeunesse…Quand même…un oxymore…
B : Et à France Football, tu crois qu’ils le connaissent ton club favori ?
A : Ils les connaissent tous.
B : C’est qui, ton favori ?
A : L’OM.
B : L’OM ?...Alors, c’est que tu sautes des pages… Je ne vois que cette explication.
A : Je n’ai jamais sauté une page de France Football ! Jamais depuis au moins trente ans !
B : Montre-moi ce journal.
A : Tiens, je te le donne.
B : Regarde la une. Qu’est-ce que tu lis ?
A : « L’OM perd encore à domicile. »
B : Alors ?... page un : l’OM. Page deux : l’OM. Page trois…
A : L’OM. Merci. Je ne suis pas aveugle.
B : L’OM… L’Olympique de Marseille !
A : C’est pas mon favori. Moi, c’est l’OM.
B : Tu es sûr que ça va bien ?
A : Moi, c’est l’OM. Pas ces branques qui n’arrivent plus à être champions de France ; L’OM : l’Olympique de Montjoyer !
B : Montjoyer ?
A : Montjoyer. 262 habitants, près de Grignan, dans le Drôme…A côté de Montélimar.
B : Et ils ont assez de jeunes pour faire une équipe olympique ?
A : Puisqu’ils ont une équipe !
B : Tu l’as déjà vue, cette équipe ?
A : Moi non, mais j’ai un bon copain qui possède une résidence secondaire à Montjoyer. Un jour, il me téléphone et il me parle de cette équipe. Il me dit : « Toi qui aimes le foot, tu voudrais pas être le président de l’OM ? » Moi, Président…Moi, Président…
B : Ça, je l’ai déjà entendu en 2012.
A : Moi, Président de l’OM ! Tu imagines ma carte de visite ?
B : De De l’olympique de Montjoyer. Précise.
A : Et pourquoi je préciserais. L’OM, c’est l’OM.
B : Tu as accepté ?
A : Pardi… mais j’ai mis des conditions : Primo, je préside de chez moi… Tu me vois aller à Montjoyer plusieurs fois par semaine ? Deuzio,…Je sais plus mais il y avait deuzio. J’en suis sûr.
B : Et il a été d’accord, ton copain ?
A : Et pourquoi il l’aurait pas été ?... Je lui ai seulement délégué mes pouvoirs. Je lui ai envoyé ma procuration en même temps que le chèque…Et voilà comment je suis devenu président de l’OM.
B : Et ton chèque, il était gros ?
A : Disons que je n’ai pas  changé ma voiture.
B : Mais, c’est énorme !... Tu en réponds de ton copain ? C’est vraiment quelqu’un de sûr ?
A : Quelqu’un de sûr ! Quelqu’un de sûr ! Rends-toi compte : on a fait le service militaire ensemble ! On était dans la même chambrée ! Nos lits étaient voisins ! On sortait avec la même fille…mais c’est moi qu’elle préférait.
B : C’était pas hier. Vous aviez quel âge ?
A : Vingt ans.
B : Il avait un métier, déjà, à vingt ans ?
A : Il était collecteur de fonds… comme son père…Il réglait les con…Comment on dit ?
B : Je sais pas moi…Les cons, c’est pas ce qui manque.
A : Les contentieux, c’est ça : les contentieux. Il réglait les contentieux pour une honorable société de Palerme, en Italie. C’était pas n’importe qui.
B : De Palerme, tu dis ? Ça serait pas l’Onorata Societa, par hasard ?.
A : Voilà, c’est ça. Tu connais ?
B : Comme tout le monde. Je connais sans connaître. L’Onorata Sociéta est mondialement connue.
A : C’est possible… c’est une sorte de mutuelle familiale…Un truc dans ce genre… ils ont un sigle…Attends un peu que ça me revienne… C’est pas MAAF… C’est pas MAIF…Ça ressemble.
B : MAFIA !
A : C’est ça : la MAFIA…Mutuelle d’Amortissement Financier…après, je sais plus. Ils sont chargés du recouvrement des dettes.
          B : Il paraît qu’ils recouvrent pas mal…Et depuis, vous vous êtes revus avec ton copain? Tu ne m’en as jamais parlé.
A : Non. Nous ne nous sommes pas revus. Il m’a seulement envoyé un faire-part quand il s’est marié avec Annie.
B : Annie ?
A : Ouais, Annie… la fille avec qui on sortait.
B : Ça, c’est un vrai copain !... Drôlement sûr…Et au fait, ce chèque, tu l’as fait une fois ou plusieurs fois.
A : Tous les ans. Pourquoi ?
B : Ah ! C’est pour ça que tu as toujours ta vieille 2cv !
A : Oui, mais je suis président de l’OM.
B : Et ce chèque, tu le fais au nom du club je suppose.
A : Malheureux ! Tu envoies  au club et tu ne sais pas si ça va dans la bonne caisse…Tu as entendu parler des malversations…Moi, je me méfie… Je le fais au nom de mon copain … comme ça, je suis rassuré.
B : Tu as de la chance d’avoir un copain comme celui-là.
A : Je sais. On a les copains qu’on mérite, tu crois pas ?
B : Tu permets que je passe un coup de fil ?
A : Le Président de l’OM te permet.
B tâtonne un peu sur les touches de son smartphone sous le regard ironique de A
B : Montjoyer, c’est avec un T ou sans T ?
A : Essaye avec un T…Mais qu’est-ce que tu fabriques ?
B :… 04…75…98…59…46…Ça sonne…Allo ! Mairie de Montjoyer ?...Bonjour madame…Pourriez-vous me communiquer le numéro de téléphone du président par délégation de l’OM ?...Qu’ai-je dit de si amusant ?... Mais, je sais, madame que je ne suis pas à Marseille ! Je vous parle de l’Olympique de Montjoyer… Non, Madame, je ne me moque pas de vous… non, Madame, ce n’est pas un jeu… Non, Madame…Non… Ah ! bon… Elle a raccroché.
A : Pourquoi tu me regardes comme si j’allais mourir ?
B : Mon pauvre ! Il n’y a pas d’OM. Il n’y a jamais eu d’OM… Elle m’a pris pour un illuminé.
A : C’est pas vrai ! Passe-moi ton téléphone. Je veux vérifier quelque chose. Le numéro de France Football, je le connais par cœur.
A compose le numéro et attend.
Qu’est-ce qu’ils emmerdent avec leur musique… Oui ! Pourriez-vous me dire s’il existe un club de foot à Montjoyer dans la Drôme… L’Olympique de Montjoyer… Non ?...Pas la peine de rire, Monsieur…Oui, Monsieur…Non, Monsieur…Merci Monsieur.
Il n’y a jamais eu d’équipe de foot à Montjoyer.
B : C’est quand même beau, un copain de régiment… Il te prend ta copine qui te préférait…Il te prend ton argent…A ta place, j’en parlerais à la police… C’est vrai que tes chèques, ils étaient écrits de ta main, ils étaient signés de ta main et l’adresse des lettres était de ta main…Ça m’étonnerait qu’ils ne te rient pas au nez.
A : C’est ça : fous-toi de moi. La vérité, c’est que tu es jaloux parce que je suis président de l’OM et que toi, tu n’es rien du tout…même pas abonné à l’Olympique de Montjoyer.
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