Leo REYRE Admin
Messages : 62 Date d'inscription : 20/01/2010 Age : 84 Localisation : VALREAS
| Sujet: CHANSONS Originales Sam 30 Jan - 17:42 | |
| CHANSONS
Panne des sens La chanson du 20e siècle Couleur peau L'île verte Commémoration Les soupirants Noces d'or Nonos d'or La moche Supplique des enfants de la Terre Rêvons
[size=16] PANNE DES SENS Avant, quand j'avais de bons yeux, Je voyais la bête à bon dieu A une lieue. Je suivais son vol gracieux, Rouge à points noirs, Dans le ciel bleu. Maintenant quand un éléphant Vient chez moi d'un pas nonchalant, C'est un chaton que voient mes yeux. Je me fais vieux.
Avant, quand j'avais de l'ouïe, Je sursautais au grattouillis D'une fourmi. Je suivais ses pas dans la nuit Pendant mes heures d'insomnie. Maintenant, quand je dors, je dors. Le tonnerre à voix de stentor, C'est du duvet, c'est de la plume. Mes marteaux ratent mes enclumes.
Avant, quand j'avais un bon nez, Je sentais longtemps avant mai Un brin de muguet. Yeux fermés, narines aux aguets, Dès mars, j'en faisais des bouquets. Maintenant, même un pied dessus, Le crottin, je ne le sens plus. Mon flair qui tenait du limier S'est anémié.
Avant, quand j'avais des papilles, Je trouvais du goût aux bacilles. J'agrémentais en maître-coq Mes sauces avec celui de Koch. Maintenant, quand je fais festin, Les saveurs me posent un lapin. Je ne sais plus ce que je mange. C'est très étrange.
Avant, quand j'avais de bons doigts, Je caressais plus qu'il se doit Des peaux qui m'étaient étrangères, J'avais la main légère Et j'éprouvais des sensations qui me causaient des émotions. Maintenant, quand un bout de choix Tombe par hasard sous mes doigts, Mon coeur n'éprouve aucun émoi: Un bout de bois.
J'ai beau faire le plein des sens, Les cinq pèchent par indigence. Je pourrais m'en prendre au bon dieu. Non, je me fais vieux.
LA CHANSON DU 20e SIECLE S'il fallait retenir du siècle Une chanson, Ce serait sans aucun conteste La Madelon Il y eut d'autres chansons à boire D'autres refrains Mais d'un chant rentré dans l'histoire On s'en souvient. Notre siècle ne fut pas tendre Pour les agneaux. De leur ruisseau les loups prétendent Qu'ils troublaient l'eau. Notre siècle fut bien plus tendre Pour les tocsins. Ils se firent partout entendre; Gare au prochain! Notre siècle a connu des guerres Des invasions Chacune a été la dernière Pour des millions. Les clairons s'y firent entendre Et les canons. La colombe s'y fit surprendre Par les faucons. Il y eut des guerres de races, De religions, Parfois pour le trottoir d'en face Entre nations. Chacune nous a fait connaître D'autres héros Que ceux qui eurent l'heur de naître Dans des châteaux. Les notres, ceux qui s'illustrèrent venaient d'en-bas. S'ils sont morts, c'était pour leurs terres, Pas pour leur roi. A l'époque où les rois de France Et ceux d'Albion Se faisaient la guerre à outrance, English, go home! Les guerres ne dépassaient guère Plus de cent ans Et l'on devenait centenaire En attendant. Celles que connut notre siècle Ont rarement Dépassé , même planétaires, Quatre ou cinq ans. Mais elles furent plus gourmandes En sang humain Que toutes celles contre Englande Des temps lointains. On peut dire sans plus attendre Que les progrès Ont permis d'obtenir des cendres Plus condensées. Ce qui fut gaspillé en armes, En munitions, En deuils, en douleurs et en larmes, En destructions Aurait pu apporter remède A bien des maux A bien d'arbres apporter la sève Jusqu'aux rameaux. C'est la rançon qu'il fallait mettre Face au danger De voir à jamais disparaître La liberté. J'aimerais que "La vie en rose" Soit sa chanson Mais notre siècle nous impose "La Madelon"
COULEUR PEAU Souvent, un sourire est le plus important; Sans les mots, un regard se comprend; On peut vivre et s'aimer différents. Seul, l'amour est important. Pourtant, couvre-feu sur les grands sentiments, Une peau nous a faits différents Et le coeur se referme aux pigments Comme si c'était important.
On se fie trop à l'emballage, Trop aux couleurs sur les visages. Un même sang rouge grenat Parcourt le corps quand le coeur bat. Ce n'est pas la peau la différence: C'est surtout ce que l'on en pens. Un même sang rouge grenat Parcourt le corps quand le coeur bat.
Souvent, un sourire est le plus important, Un regard, une main qui se tend, Cri du coeur qu'un autre coeur comprend. Seul l'amour est important. Pourtant, bien des hommes se voient différents Et s'ignorent à cause d'un pigment Jaune; rouge, noir ou blanc, Souvent, comme si c'était important.
On se fie trop aux apparences, Trop aux couleurs de la naissance. Qu'on fasse l'un vers l'autre un pas; Qu'avec les coeurs s'ouvrent les bras. Si nous avions tous la peau bleue Serions-nous plus ou moins heureux? Un même sang rouge grenat Parcourt le corps quand le coeur bat.
L'ÎLE VERTE Verte au milieu d’un lagon bleu, Je vois une île dans tes yeux, Au milieu d’un lagon bleu Et des récifs de corail Ce lagon bleu, cette île verte Et ces récifs de corail Je les vois dans tes yeux Lorsque tes pensées voyagent.
Verte au milieu d’un lagon bleu, Je vois une île dans tes yeux Avec des palmiers géants Et des fleurs sur l’océan. Ce lagon bleu, cette île verte Et ces fleurs sur l’océan, Je les vois dans tes yeux Lorsque tes pensées voyagent.
J’entends au loin des chants Et des rires d’enfants. Je vois des fleurs sur l’océan. Garde tes yeux ouverts J’y vois des palmiers verts Un lagon bleu.
On nous couvre de fleurs J’entends battre ton cœur C’est l’île verte du bonheur. Ne ferme pas les yeux
A L'occasion des noces d'or de Geo et Nicole COMMEMORATION (Musique de Georges Brassens ( histoire de faussaire ), paroles de Léo Reyre) Un jour, passant par Taulignan, Je vis Geo photographiant De locales célébrités, Sous un drapeau, des médaillés. Ainsi que des paratonnerres, Figés, ils attendaient l’éclair De son appareil à photos, Peut-être le petit oiseau.
Poursuivant à Salles-sous-bois, Je vis des hommes de l’endroit Rassemblés autour d’un drapeau Qui piétinaient les pieds dans l’eau. Un seul se tenait à l’envers. Soudain il dit : « Voila Chabert » Et tous d’un même mouvement S’alignèrent sur un seul rang.
Quand je parvins à Chamaret Je vis un drapeau amarré Tristement seul et oublié Sur la terrasse du café. Les édiles à l’intérieur, Attendant Geo, mêlaient en chœur, Habitués à ses retards, Hymne officiel et chants paillards,
Tous les villages où je passai, Et où Geo était annoncé, Tous avaient sorti leur drapeau Pour l’accueillir comme un héros. Mais je compris le lendemain En regardant mon quotidien Qu’ils n’étaient pas fans du héros Mais qu’ils tenaient à ses photos.
J’y vis des drapeaux alignés, D’anciens combattants médaillés Et des légendes lapidaires : Texte et photos Georges Chabert. C’est dur d’être correspondant Des fins de guerres de cent ans. Avec de pareilles journées Le flash du Canon doit chauffer.
Les SOUPIRANTS (sur l’air de Pauvre Martin) Qu’est-ce qui te prit, gente Nicole, De prendre Geo de Taulignan (bis) Comme s’il n’y avait dans ta ville, Des princes tout aussi charmants ? Cinquante années, gente Nicole, Que c’est long pour des soupirants!
S’ils ne surent comment le dire, En rêve, ils furent tes amants (bis) Ils se contentaient d’un sourire ; Facile : tu l’as permanent. Cinquante années, gente Nicole, Que c’est long pour des soupirants !
A force de tirer la langue Et de baver en t’attendant (bis) Ils se sont asséché les glandes Salivaires, cela s’entend. Cinquante années, gente Nicole, Que c’est long pour des soupirants !
Ils ont tous gardé la moustache Comme ton Geo de Taulignan (bis) Espérant que tu les embrasses, Comme ça, par égarement. Cinquante années, gente Nicole, Que c’est long pour des soupirants!
Parcourant des forêts de chênes A Valréas ou Taulignan (bis), Tu les reconnaîtras sans peine : Ces princes-là, ce sont des glands. Cinquante années, gente Nicole, C’est trop long pour des soupirants.
NOCES D'OR (Musique de Georges Brassens (Marquise), paroles de Léo Reyre) Cinquante années de mariage, Voici le temps des noces d’or. C’est le label des bons ménages ; On n’est pas très loin des records On oublie nuées et nuages Quand le ciel bleu est du décor. Quand on a fait le bon réglage, Tous les rouages sont d’accord.
A l’âge où le cœur se déchaîne, Nicole trouva son point G. Vous devinez la belle aubaine : D’autres ne l’ont jamais trouvé. A l’âge où le cœur se démène, C’est un Geo-Geo qu’elle a trouvé. A quoi tient la vie tout de même : Le doigt d’Eros sur le point G.
L’arc est pendu dans l’antichambre Comme un parapluie, sans ressort. Il s’est vermoulu à attendre Comme une branche de bois mort. L’arc est pendu dans l’antichambre, Il se fondrait dans le décor. Mais en juillet, voire en décembre, Presbyte, Eros le bande encor.
Il y a du mou dans les cordages Mais la grand-voile flotte encore. Cinquante ans, c’est un long voyage, La transat sans quitter le port. Pas de voie d’eau, de démâtage, Pas d’exploit de conquistador. Ulysse a fait du cabotage Et pourtant on en parle encor.
Le cœur après ce long rodage, S’il est sage, résiste encor. Le lit retrouve son usage Et le sourire ses ressorts. L’amour retrouve son langage. Puisqu’il parle,il n’est pas mort. Il parle il parle il parle il parle Profitant du repos du corps.
Qu’il n’y ait jamais de faiblesse : Vous êtes au point de non-retour. Qu’en vous l’éternelle jeunesse Ressource un éternel amour Qu’en vous l’éternelle jeunesse Ressource un éternel amour.
NONOS D’OR. ( Musique de Georges Brassens (L’orage). Paroles de Léo Reyre) Qu’on lui donne à choisir : Nicole ou Taulignan ? Qu’on le condamne enfin à l’écartèlement ! Cinquante années entre deux chaises, Même pour un fessier aguerri d’enseignant Le trou de Barjaçou peu à peu se distend. Qu’on mette un terme à cette ascèse.
Que Geo soit une fois moins tranché, moins chauvin, Qu’en l’eau de Saint-Martin il mette un peu de vin Et qu’il mette entre parenthèses La Roche-Saint-Secret, Monbrison et Grignan, Les quartiers, les lieux-dits de son cher Taulignan Que son cerveau prend pour prothèse.
Qu’on interpose un mur, tout au moins une haie, Entre son domicile et son natal clocher Qui lui fait perdre la boussole. En cinquante ans d’union, a-t-il dit une fois : « Nicole, mon amour, mon seul clocher c’est toi.» Avant de partir à l’école ?
Malgré les ans passés en perfectionnement, Malgré les cours spéciaux, en fait malgré le temps, Malgré Nicole sa madone, Aujourd’hui, on ne peut hélas que constater Que Geo de Taulignan n’a fait aucun progrès. Que Saint-Martin le lui pardonne.
S’il fut, adolescent, un brillant matador, C’était une photo et l’arène un décor, Du carnaval, de la foutaise. Mais l’habit de lumière, au temps des noces d’or, Hante les nuits de Geo lorsque Nicole dort. El Cordobès est mal à l’aise.
Il est seul dans l’arène Olé! Olé! Olé ! Estoquant des taureaux aux cornes acérées… Il se réveille. Oh ! La surprise ! Les Olé ne sont que les ronrons de son chat Et l’habit de lumière n’est que son pyjama. El Georgito fait mine grise.
Dans des malles rangées au fond de son grenier Nicole garde de Geo les vieux habits fripés Comme de dévotes reliques. La blouse où l’on devine les traces de la craie Sera sans doute un jour, dans sa châsse, un attrait Pour pèlerins peu catholiques.
Nous ne les verrons pas, mais soyez-en certains, A pied ou à genou et le verre à la main, Ils feront le tour des chapelles Avant d’aller prier Saint-Geo de Taulignan Qui vécut près du nid sans y être dedans. Ce sera mieux qu’à Compostelle.
Il aura son autel comme tout un chacun Auprès de Saint Martin et de Saint Quante-et-un Qui guidèrent son existence. Et l’eau de Saint-Martin, miraculeusement, Troublera l’autre saint avec son agrément. Pas de glaçon, c’est une offense !
Les murs seront couverts de fervents ex voto Rappelant ses bienfaits à travers ses photos Du Dauphiné, de la Tribune. Combien de pèlerins lui devront leur renom ? Combien de grands soleils lui devront leurs rayons ? Et combien de pierrots la lune ?
(sur l’air de « Rue Saint-Vincent » d’Aristide Bruant) [size=18]La moche.L’était si moche cette femme Qu’aux dons d’organes Où l’on se bat pour une main, Pour un cœur, une rate, un sein, On n’a jamais voulu les siens. Pas tout de dire qu’elle était moche : L’était fêlée comme une cloche Et gueulait du soir au matin Après les chats, les rats, les chiens. Faut vivre ça quand t’es voisin. Pas tout de dire qu’elle était folle : Par-dessus tout, l’aimait la gnole, L’avait toujours sa fiole en main, Picolait par tous les chemins, Lavait son dentier dans le vin. Pas tout de dire qu’elle était ivre : L’avait jamais ouvert un livre, Jamais dit un mot de latin, Jamais eu de carnet mondain, Jamais fait partie du gratin. Faut dire qu’elle était marginale, Qu’elle connaissait que la fringale ; L’était plus forte que les chiens Pour gagner son croûton de pain Dans les poubelles, le matin. Faut dire qu’elle était matinale Qu’elle succédait aux femmes fatales Aux lampadaires des trottoirs. Faut dire qu’elle y faisait le vide Avec ses relents homicides. Un désespoir. Pourtant l’aurait été mignonne Si elle avait pas eu cette trogne Ni tous ces poux dans le chignon Si elle avait eu deux yeux les mêmes Pas tous ces grains dans le système, Si elle avait connu le savon. SUPPLIQUE DES ENFANTS DE LA TERRE Il y a des noirs, il y a des jaunes, Il y a des rouges, des blancs Mais de loin la Terre est bleue, Limpide au milieu du ciel. Il y a des dieux, des paradis Et des enfers différents, Des bibles et des corans, Des fous et des innocents. Mais pourtant La Terre tourne toute seule. Au loin, Le soleil règle les soirs et les matins. La Terre est aux enfants. Laissez-la aux enfants, Aux noirs, aux jaunes, aux rouges, aux blancs. Notre Terre si bleue Ets la boule d’un jeu, D’un jeu d’enfants. La Terre est aux enfants, Laissez-la aux enfants. La guerre est la folie des grands. Prenons la Terre en mains Maintenant car demain Nous serons grands. Guerre à la faim, guerre à la mort, Guerre à la guerre et aux fous ! Pour un monde différent, Laissez la Terre aux enfants. Il y a des noirs, il y a des jaunes, Il y a des rouges, des blancs Mais de loin la Terre est bleue Et ce sont tous ses enfants. Oui, sans vous, la Terre tourne toute seule. Au loin, Le Soleil ouvre pour nous le grand chemin.RÊVONS Le jour descend L’ombre s’étend La Lune attend Sur la colline. Fermons les yeux Rêvons à deux. Le jour descend L’ombre s’étend La Lune attend Rêvons. Que lentement Passe le temps Pour les amants Qu’il s’éternise. Fermons le yeux Rêvons à deux. Que lentement Pour les amants Passe le temps. Rêvons. Témoin du temps La Lune attend Muettement Elle est complice. Fermons les yeux Rêvons à deux Témoin du temps Muettement La Lune attend. Rêvons. Retiens le temps C’est important Je t’aime tant Qu’il s’éternise Fermons les yeux Rêvons à deux Retiens le temps C’est important Je t’aime tant. Rêvons[b][/size] [/size] | |
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