LEO REYRE
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 LES BOURGEOIS DECALES (suite 2)

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Leo REYRE
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Leo REYRE


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MessageSujet: LES BOURGEOIS DECALES (suite 2)   LES BOURGEOIS DECALES (suite 2) I_icon_minitimeVen 26 Mar - 13:23

ACTE II
Scène 1
(Armande, Jean-Baptiste)

Nous sommes dans un salon qui serait identique au premier si sa décoration ne montrait un sens plus esthétique de la décoration (canapé, deux fauteuils, télé, deux portes-fenêtres que l’on peut masquer par une tenture). Nous sommes chez Armande. Elle sert une boisson. Jean-Baptiste est assis sur le canapé.
JEAN-BAPTISTE
Je passe en ma cité pour homme droit et sage,
Respectueux, affable et féru des usages.
Cette situation me fait beaucoup d’amis
Qui se disent entiers ne l’étant qu’à - demi.
Ne pas croire surtout que la bénédiction
Que me dédient les gens, que ma réputation,
Soit comme d’un héros un état enviable.
La sagesse est un joug pour le moins redoutable,
Un boulet, une entrave, une chaîne, un dard
Qui vous tient dans l’ornière et interdit l’écart,
Qui, sur toutes les flammes et sur tous les espoirs
Place sans rémission son absurde éteignoir.
Je suis en vérité le contraire d’un sage
Et ma réputation n’est en fait qu’un grimage.
Je ne suis qu’un pécheur que l’on prend pour un saint
Mon rôle est plus trompeur que ne sont les faux seins.
Je passe pour un froid et je suis un volcan
Qui contient son magma fougueux, incandescent.
Dès que sous mon regard vous faites irruption
Le volcan ne tient plus : il entre en éruption.
Le jour, je pense à vous. La nuit, je suis en nage
Car, même quand je dors, je revois votre image.
Vous êtes là, Madame, et je sens sous mes mains
Vos contours harmonieux, vos épaules, vos seins.
(il joint le geste à la parole)
ARMANDE
Je vous en prie, Monsieur, modérez votre audace.
JEAN-BAPTISTE
Préférez-vous, Madame, un sage qui grimace ?
Je sais que vous avez pour moi un sentiment.
Vos yeux l’ont reconnu et le regard ne ment.
ARMANDE
Ne vous y fiez point : le regard est un traître.
JEAN-BAPTISTE
Parce qu’il me dit tout ?
ARMANDE
Parce qu’il dit : peut-être
Alors que tout en moi et surtout ma raison
Lui dicte avec rigueur qu’il doit vous dire : non.
JEAN-BAPTISTE
Lui dicte avec rigueur ?… La raison vous l’impose !
Le volcan tout entier à cet aveu explose.
Je suis à vos genoux, Madame, et je ne veux
Que jouir du bonheur que j’ai devant les yeux.
ARMANDE
Mon mari peut venir…
JEAN-BAPTISTE
Il est à son bureau.
ARMANDE
Vous devriez partir.
JEAN-BAPTISTE (le visage enfoui dans la robe de la dame)
Ah ! Mon Dieu ! Que c’est beau !
ARMANDE
Je vous en prie, Monsieur. Vous prenez trop vos aises.
JEAN-BAPTISTE
Suis-je par trop direct ? Voulez-vous que je biaise ?
Laissez-moi savourer, Madame, votre corps
Et couvrir de baisers ses sublimes trésors.
ARMANDE
Oh ! Monsieur ! Retenez…
JEAN-BAPTISTE
Je n’ai point de sagesse.
ARMANDE
Monsieur, je ne veux point.
JEAN-BAPTISTE
Montrez quelque faiblesse.
Les rochers les plus durs ont toujours des fissures
Pour l’eau fraîche des sources et toujours un murmure
Fait vibrer dans la nuit l’air que l’on croit muet.
Le soleil sort toujours vainqueur de la nuée.
Ouvrez ce Paradis que j’ai devant les yeux !
ARMANDE
Monsieur, il ne faut point.
JEAN-BAPTISTE
Cela est déjà mieux.
« Je ne veux » montre encore un peu de volonté.
« Il ne faut » se réfère à la moralité.
ARMANDE
Arrêtez, mon ami, quelqu’un peut survenir.
J’en tremble.
JEAN-BAPTISTE
C’est d’amour que vous devez frémir.
Chut !
ARMANDE
Mon Dieu !
JEAN-BAPTISTE
Chut !
ARMANDE
Ah ! Ciel ! Serait-ce mon mari ?
JEAN-BAPTISTE
Ne dites-plus un mot, amour, je vous en prie.
Mon « Chut ! » n’était point fait pour déclencher la peur.
Je voulais simplement entendre votre cœur.
Maintenant tout est faux. J’écoute. Je l’entends.
Est-ce pour le mari qu’il bat ? Ou pour l’amant ?
La minute d’avant j’eus mis ma main au feu
Qu’il palpitait pour moi. Ores nous sommes deux.

ARMANDE
Mais il battait déjà dans le sein de ma mère !
JEAN-BAPTISTE
Qu’importe ! Puisque alors vous m’étiez étrangère.
ARMANDE
Maintenant, mon ami, vous devriez partir.
JEAN-BAPTISTE
Vous me répudiez ?
ARMANDE
Oui car appartenir
A deux hommes à la fois peu de temps se supporte.
Il faut qu’à l’un des deux je claque au nez la porte.
JEAN-BAPTISTE
Et c’est forcément moi qui vous aime vraiment…
ARMANDE
Que je dois renvoyer.
JEAN-BAPTISTE
Moi qui suis votre amant !
On pourrait dans un temps s’arranger entre nous.
La chambre pour l’amant. Le bureau pour l’époux.
ARMANDE
Ce que vous proposez, Monsieur, me fait outrage.
Ce n’est pas un gâteau qu’une femme partage.
JEAN-BAPTISTE
Croyez-vous que me plait un tel arrangement
Lorsque je vous veux toute, à moi, entièrement ?
Croyez-vous que je coupe et choisis les morceaux
Quand je rêve de vous ?
ARMANDE
Monsieur, vous rêvez trop.
Le rêve est ainsi fait qu’il rend la vie facile
En gommant les ennuis qui produisent la bile.
Mais le rêve si beau qui chasse les nuages
N’est fait que d’illusions et ce n’est qu’un mirage.
Vous dites, est-ce vrai, que vous rêvez de moi.
JEAN-BAPTISTE
De jour comme de nuit. Et vous ?
ARMANDE
Oui, quelquefois.
JEAN-BAPTISTE
Vous me chassez, ma mie, et avouez m’aimer.
ARMANDE
J’ai dit, mon cher ami, que parfois je rêvais.
JEAN-BAPTISTE
Que vous rêviez de moi.
ARMANDE
Quand je dors. Que la nuit.
JEAN-BAPTISTE
Et pas le jour ?

ARMANDE
Jamais.
JEAN-BAPTISTE
Voilà ce qui m’ennuie.
Je sais que vous m’aimez dans votre inconscient
Mais les yeux grand ouverts, hélas !
ARMANDE
C’est différent.
JEAN-BAPTISTE
Pourtant vous me laissez caresser votre corps
Et acceptez de moi, mes élans, mes transports.
ARMANDE
Je n’étais préparée et vous m’avez surprise.
La décence voudrait…
JEAN-BAPTISTE
Quoi ?
ARMANDE
Que vous lâchiez prise.
JEAN-BAPTISTE
Peut-être pensez-vous que mes bras serrent trop ?
ARMANDE
Je ne peux plus bouger.
JEAN-BAPTISTE
Ce n’est pas un étau.
Et mes mains ?
ARMANDE
Ah ! Vos mains !
JEAN-BAPTISTE
Elles sont innocentes
Et transmettent au cœur les contours qu’elles sentent.
Tenez ! Lorsque mes doigts glissent dans vos cheveux,
Mon cœur dit « De la soie ! » Eux disent « Encor mieux »
Quand ils courent, légers, le long de votre dos,
Il dit « Le Sahara ? » Eux « Non » -« Pourtant c’est chaud.
Surtout quand, vers le bas, vous abordez les dunes,
Ces exquises rondeurs qui évoquent la lune ».
Et quand il n’en peut plus : « Dites, quelle princesse
Possède ces splendeurs? »- « Ô cœur, une déesse ! »
ARMANDE
Je vous ai…
JEAN-BAPTISTE
Je vous veux.
ARMANDE
Calmez-vous. Je défaille.
JEAN-BAPTISTE
Aurais-je dans le roc enfin trouvé la faille ?
ARMANDE
Je vous ai m…
JEAN-BAPTISTE
Enfin ! Vous l’avez dit.
ARMANDE
Je vous ai m…
JEAN-BAPTISTE
Oh ! Oui ! Répétez-le. Moi aussi je vous aime.
Pourquoi temporiser et subir le martyre ?
ARMANDE
Je vous ai ménagé. C’est ce que j’allais dire.
JEAN-BAPTISTE
Vous ne l’avez point dit.
ARMANDE
Car je ne l’ai point pu.
JEAN-BAPTISTE
« Je vous aime ». Ma mie, je l’ai bien entendu.
ARMANDE
Je vous ai ménagé, dis-je, jusqu’à présent,
Mais je suis mariée et ne veux point d’amant.
Retirez donc vos mains car leur parcours m’agace
Et dites à votre cœur qu’il les tienne à leur place.
JEAN-BAPTISTE
Vous n’êtes pas, ma mie, une statue de glace.
Nous nous sommes aimés. Voyez les choses en face.
ARMANDE
J’ai cédé une fois.
JEAN-BAPTISTE
C’est peu et j’ai envie de vous faire céder,
Madame, à l’infini.
ARMANDE
Vous êtes obsédé.
JEAN-BAPTISTE
Oui, mon amour, ô oui ! Vous êtes l’obsession,
Le phare de ma vie. Vous êtes ma vision,
L’étoile que mes yeux recherchent dans la nuit,
Dans mon jardin secret, la rose épanouie ;
Vous êtes aussi mon cap, mon port, mon idée fixe…
En matière d’amour, j’ai le discours prolixe
Et il faudrait je crois la langue me couper
Pour me tarir, ma mie.
ARMANDE
Et me laisser en paix.
Je vous le dis encore, mon ami : décampez.
JEAN-BAPTISTE.
Pensez-vous que sachant à quel point je vous aime
Vous aurez, de la paix, un tout petit centième ?
Désormais, sans me voir, à moi vous penserez
Et, comme eût dit Ronsard, vous aurez des regrets.
ARMANDE
N’êtes-vous pas, Monsieur, la pâle parodie
De ces amants blessés qu’on voit en comédie ?
JEAN-BAPTISTE
J’admets bien volontiers que j’en fais un peu trop.
Si j’en faisais trop peu, je passerais pour sot.
J’ai choisi le parti de l’exagération
Car mon amour pour vous est de l’adoration.
Ce que je vois enfin, n’est-ce pas un sourire
Qui point ? Et dans vos yeux…
ARMANDE
Le voilà qui délire.
JEAN-BAPTISTE
Oh ! Non. J’ai mon bon sens. Les dents que j’entrevis
Etaient deux rangs de perles et j’en fus ébloui.
ARMANDE
J’ai peut-être souri. N’allez pas vous méprendre.
Je suis très chatouilleuse en mes parts les plus tendres
Et vos mains n’étant point jointes pour la prière
Ont frôlé un endroit sensible et pilifère.
JEAN-BAPTISTE
Ah ! Pardonnez ces mains qui n’obéissent plus !
ARMANDE
Monsieur, je n’ai pas dit que ça ne m’a pas plu.
JEAN-BAPTISTE
Ai-je par ma caresse ébranlé l’édifice
Qui fut déjà sapé lors du feu d’artifice ?
ARMANDE
Ah non, je vous en prie, n’évoquez point ce soir
Qui fut cause de tout et de mon désespoir !
JEAN-BAPTISTE
Ce fut mon renouveau, d’une autre vie l’entame
Et j’ai mis dans vos mains ce soir-là, oui, mon âme.
Nous étions ici-même. Vous, souvenez-vous-en,
Prétextant la migraine et moi un mal de dent,
Nous n’avions pas voulu ni foule ni flonflon
Et nous étions restés au calme en nos maisons.
Nos conjoints, conscients de notre sacrifice
Etaient partis ensemble au grand feu d’artifice.
ARMANDE
C’est alors que je fus en panne de télé.

JEAN-BAPTISTE
Et c’est vous qui, alors, m’avez téléphoné.
ARMANDE
Vous avez tripoté.
JEAN-BAPTISTE
Moi ?
ARMANDE
Oui, mon récepteur.
JEAN-BAPTISTE
Et j’avais déjà là vos seins à ma hauteur.
Vous aviez revêtu votre robe de chambre
Et chacun de vos pas me dévoilait vos jambes.
Vous n’étiez pas coiffée. Vous sortiez de la douche.
Des gouttes de rosée perlaient à votre bouche
Et votre silhouette exhalait un parfum
Qui fouettait mon esprit ainsi qu’un vif embrun.
C’est vous, en m’appelant, Madame, ce soir-là,
Qui avez provoqué cet incendie en moi.
ARMANDE
Après coup, je l’avoue, je me trouve coupable.
JEAN-BAPTISTE
Après coup seulement. Vous êtes adorable.
ARMANDE
Mais je vous savais droit, d’un faux pas incapable !
JEAN-BAPTISTE
Vous l’avez, par magie, rendu inévitable.
Vous étiez une rose et moi un papillon
Qui désirait la fleur ayant vu le bourgeon.
Il n’y eut pas de fautes et donc, pas de coupables.
Le compteur disjoncta. C’est un impondérable.
ARMANDE
Et vous saviez combien j’avais peur dans le noir.
JEAN-BAPTISTE
Vous m’avez appelé.
ARMANDE
Pour chercher un bougeoir.
JEAN-BAPTISTE
Je me suis approché. J’ai trouvé votre main
Qui tremblait en effet…Puis j’ai trouvé vos seins.
Ainsi, en remontant, j’ai trouvé vos épaules,
Votre cou, votre nuque.
ARMANDE
Ah mon Dieu ! J’étais folle !
JEAN-BAPTISTE
Et j’ai trouvé vos lèvres en somme sans chercher.
Lorsque je fus certain de vous avoir trouvée
Tout le restant de vous vous me l’avez donné.
ARMANDE
Un instant de folie.

JEAN-BAPTISTE
Vous avez ronronné
Comme le font les chattes au moment des amours
En promenant sur moi vos pattes de velours.
ARMANDE
Ce soir d’égarement, voyez-vous, je l’assume.
Je compte sur le temps pour que l’oubli consume
Cet étourdissement, ce brin de fantaisie
Qui n’a pour seul effet que compliquer ma vie.
JEAN-BAPTISTE
Imaginez alors si nous avions fermé
Les volets ce soir-là pour nous mieux entraimer.
Il nous aurait fallu prendre des cours en ville
Pour apprendre à rimer de manière facile.
Nous aurions toujours craint de nous faire surprendre
Par des rimes vicieuses et par des vers à pendre.
Nous n’aurions jamais pu nous sentir en repos
Et les chasseurs de scalps auraient eu notre peau.
La chance était pour nous : Nous avons vu Molière
Certes d’un peu trop loin et certes par derrière,
Mais cette lueur-là par bonheur a suffi
Et nul mot de travers…
ARMANDE
Pour moi, c’est un défi.
J’avais les yeux fermés quand j’entendis : « Regarde ! »
JEAN-BAPTISTE
Vous aviez contre moi baissé défense et garde.
ARMANDE
De cette apparition, je n’ai vu qu’un éclair.
Je ne sais s’il était d’orgasme ou de Molière.
Je fais quelques essais, au réveil, le matin
Et je suis soulagée quand les alexandrins
Viennent à mon esprit par les voies naturelles.
Dès le matin, Monsieur, je vous cherche querelle.
JEAN-BAPTISTE
Germaine, comme vous, le matin soliloque
Je crois qu’à son réveil, elle bat la breloque.
On dirait qu’elle apprend fable ou récitation.
Si ce n’était Germaine, j’aurais quelques soupçons.
Le soir où je vins là elle est allée au feu
En compagnie de Charles. Pas un glaçon mais deux.
Je crois que sur ce plan, on peut en confiance
Les laisser tous les deux. Aucun risque, je pense.
ARMANDE
Je pense, mon ami, tout à fait comme vous.
Je n’imagine pas Germaine et mon époux.
JEAN-BAPTISTE
Le tableau, voyez-vous pourrait être cocasse.
Mon épouse en banquise et Charles en brise-glace.
Mais revenons à nous, mon amour, je vous prie.
Je compte un peu pour vous, c’est ce que j’ai compris.
Madame, chaque jour, vos pensées vont vers moi,
ARMANDE
Forcément, le matin.
JEAN-BAPTISTE
Je chasse votre émoi.
ARMANDE
Mes pensées vont surtout à la malignité
De la situation qui met ma dignité
Chaque jour en question en me rendant coupable.
JEAN-BAPTISTE
Pensez plutôt à nous.
ARMANDE
Ce n’est pas supportable.
JEAN-BAPTISTE
Vous pensez donc à moi quand vous êtes éveillée
Et non pas seulement lorsque vous sommeillez.
ARMANDE
Ce n’est rarement plus que lorsque je m’exerce.
JEAN-BAPTISTE
Ô l’émouvant aveu qui m’emporte et me berce.
On ne peut soutenir longtemps de dire non
Lorsque le oui du cœur s’oppose à la raison.
Rendez-vous, mon aimée, enfin à l’évidence
En criant cet amour dont vous faites défense.
Soyez encor à moi, aujourd’hui et toujours
Aimons-nous.
ARMANDE
Arrêtez maintenant ce discours.
Vous avez profité d’un instant de faiblesse
Et c’est votre insistance à l’instant qui me blesse.
(Armande se dégage. Il la poursuit. Elle grimpe sur un chaise)
JEAN-BAPTISTE
Ce que nous avons fait ensemble l’autre jour
C’est ce que couramment on appelle l’amour.
L’amour est un tel fil que pour un bon tissage
Il faut sur le métier cent fois mettre l’ouvrage.
Mon amour, descendez ! J’aimerais vous baiser.
ARMANDE
Etirez votre cou.
JEAN-BAPTISTE
Ah ! Diable ! Si j’osais.
Descendez du perchoir où vous êtes juchée
Ou bien je monte aussi. C’est à vous de juger.
ARMANDE
Quelle situation ! Si nous étions surpris
A roucouler !
JEAN-BAPTISTE
Oh ! Oui. Comme pigeons au nid !
ARMANDE
Ciel ! Me vient de la cour comme un bruit de portière.
JEAN-BAPTISTE
Votre mari ?
ARMANDE
Sans doute. Vous, passez par derrière.
JEAN-BAPTISTE
Comme on chasse un amant ? Et si dans un placard
Je me dissimulais, attendant son départ ?
ARMANDE
Pourquoi pas sous mon lit pendant que vous y êtes ?
Monsieur, disparaissez.
JEAN-BAPTISTE
Où donc?
ARMANDE
Aux oubliettes.
JEAN-BAPTISTE
Venez donc avec moi car il sera surpris
S’il vous voit au salon. Il vous croit à Paris.
ARMANDE
Il a sans doute appris que les trains sont en grève.
JEAN-BAPTISTE
Ah ! L’heureux contre-temps qui décupla mes rêves !
ARMANDE
Monsieur, pressez-vous donc, il est dans l’escalier.
JEAN-BAPTISTE
Je ne partirai pas sans vous avoir baisée.
ARMANDE
Vous êtes fou, Monsieur. Je l’entends à la porte.
Il est dans le couloir. Il arrive.
JEAN-BAPTISTE
Qu’importe !
Votre amant n’attend plus que de vous un baiser
Pour partir de ce lieu heureux et apaisé.
ARMANDE
C’est contrainte et forcée, monsieur que je le donne.
Vous êtes obstiné.
JEAN-BAPTISTE
Jamais je n’abandonne.
(Il éteint la lampe)
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LES BOURGEOIS DECALES (suite 2)
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